Comment les données de transport contribuent à améliorer la mobilité et l'action publique

Publié le 28 avril 2022

Venez plonger au coeur des réutilisations de données ouvertes !

Le référencement des réutilisations de données est essentiel au développement de l'open data.

Il permet de disposer d’un catalogue de cas d’usage, socle indispensable pour mesurer l’impact de l’ouverture des données et convaincre de la pertinence de la démarche. La publication des réutilisations constitue également un vecteur d’information au public et ouvre la discussion entre réutilisateurs et producteurs de données, en faveur de l’amélioration de la qualité des données.

Pour favoriser ce référencement et approfondir notre connaissance de l'usage des données ouvertes, nos équipes data.gouv.fr et transport.data.gouv.fr ont mené des entretiens avec des réutilisateurs. La suite de cette série d’articles porte sur les différents cas d’usage de données ouvertes investigués ainsi que les enseignements que nous en avons tirés.

Après un article sur les usages déployés au sein de l’administration, nous vous proposons aujourd’hui de découvrir une thématique spécifique : les usages des données de transport.

Qu’entend-on par “données de transport” ?

Dans le domaine des mobilités, les données produites foisonnent. Parmi elles, les données GFTS, pour General Transit Feed Specification (offres de transport en commun au niveau local), et les données de transport en commun en temps réel (pour savoir, par exemple, dans combien de temps arrive - vraiment - un bus) sont les plus populaires.

D'autres données, moins connues du grand public, sont aussi très prisées comme les données des IRVE (infrastructures de recharge pour véhicules électriques) ou encore les données concernant l'aménagement de pistes cyclables, en cours d'ouverture.

Toutes sont disponibles sur data.gouv.fr. Lorsque les données sont publiées sous des formats et schémas spécifiques, elles sont également référencées sur l'interface transport.data.gouv.fr qui constitue le point d'accès dédié. Celle-ci propose notamment des outils permettant d’améliorer la découvrabilité et la qualité des données comme des validateurs, des visualisations, etc.

Si les données de transport sont largement utilisées par le secteur public, de nombreux acteurs privés s’en emparent également. Nous avons exploré deux types d'usage qui contribuent à la valorisation de ces données.

Les données de transport pour penser les politiques publiques

Au sein de l'administration, les données de transport sont exploitées par des entités spécialisées qui, à partir des données, réalisent des rapports intelligibles et actionnables par les décideurs et le grand public. C'est notamment le cas de l'Observatoire national du covoiturage qui propose un tableau de bord permettant de suivre, au quotidien, "l’évolution des pratiques du covoiturage courte distance et d’évaluer l’impact des mesures prises afin d’adapter de façon agile les politiques publiques."

A l’image de Transitec, nombre de cabinets de conseil et bureaux d’études qui accompagnent les collectivités territoriales dans la formulation de politiques publiques d’aménagement mobilisent également ces données. Ils les utilisent par exemple pour réaliser leurs travaux de diagnostic : calculer les fréquences de passage à un arrêt de bus, dessiner un plan de réseau, formaliser une structure des flux, etc.

Les données ouvertes pour alimenter les calculateurs d'itinéraire

Nombreux sont les calculateurs d'itinéraires qui exploitent des données ouvertes pour concevoir leur service et informer les citoyens : Google Maps, City Mapper, TransitApp, My Bus, Karos, etc. Selon les calculateurs, la couverture territoriale diffère, posant un enjeu d'amélioration de la connaissance des services disponibles dans chaque territoire.

Certains comme the Treep vont encore plus loin et enrichissent le service avec les données de la base carbone de l'Ademe pour proposer une estimation des émissions carbone de chaque trajet en complément des recommandations d'itinéraire.

Quels impacts de l'usage des données de transport ?

Ce bref panorama permet de mettre en lumière les multiples impacts associés à l'usage des données de transport. Ces données permettent ainsi d'accompagner l’évolution des modes de transport et leur démocratisation, à travers trois vecteurs :

  • Les données de transport aident à penser et adapter les politiques publiques, notamment sur les thématiques d'aménagement et de mobilité, en interne ou avec l’appui de cabinets d'études.
  • Le développement de services numériques s’appuyant sur ces données favorise un accès à une information voyageur plus simple, une mobilité plus multimodale et une couverture spatiale plus égalitaire. L'augmentation de la qualité et de la couverture des données ouvertes permet ainsi de réduire les inégalités entre territoires en terme d'accès aux informations de transport. En effet, il y a quelques années, en dehors des grandes métropoles, il n'existait pas de calculateur d'itinéraire ou de données facilement accessibles. Les données ouvertes ont permis l'accès aux calculateurs d'itinéraire à de nombreuses villes françaises : Figeac, Auxerre, Honfleur, etc.
  • L'ouverture de données relatives aux mobilités durables (vélos en libre service, covoiturage) ainsi que le croisement des données de transport avec des données environnementales constituent de puissants leviers d'incitation aux pratiques de mobilité durable.

Si cet impact est par définition difficile à quantifier, l’activité de la plateforme transport.data.gouv.fr peut nous en offrir un premier aperçu : 425 jeux de données recensés et 228 réutilisations référencées. Les chiffres des calculateurs d'itinéraire fournissent également quelques ordres de grandeur : Google Maps revendique 1 milliard d'utilisateurs actifs par mois dans le monde, MyBus en compte 50 000 sur Google Play, City Mapper plus de 10 millions, etc.

Faites connaître vos usages de données ouvertes !

De nombreux défis restent à relever pour faciliter l’usage des données de transport : mise à jour des données, découvrabilité, couverture territoriale, etc. A l’instar de MyBus ou Transit, les réutilisateurs des données qui référencent leurs travaux contribuent à la correction d'erreurs et peuvent bénéficier d’un canal d’échange privilégié avec les producteurs de données, par exemple pour échanger sur la création de schémas de données.

Vous utilisez des données de transport ? Partagez vos travaux sur data.gouv.fr ! La marche à suivre se trouve dans ce guide.