[Retrospective] Episode 1: "Nos territoires ont-ils un sexe ?"

Publié le 9 décembre 2014

La nouvelle version de data.gouv.fr a 1 an ! Pour l'occasion, nous vous proposons une retrospective des moments-forts de l'année. Premier épisode: "nos territoires ont-ils un sexe ?" ou comment les données révèlent les inégalités femmes-hommes.

Le traitement éditorial d'un thème en "Une" de data.gouv.fr est l'une des nouveautés de la version de la plateforme inaugurée en décembre 2013 par le Premier Ministre. Les élections municipales et européennes, les données de santé, la transparence de la vie publique, la rentrée scolaire: voilà quelques exemples de sujets que nous avons pu traiter au cours de l'année.

Mais le tout premier sujet, celui qui a fait la "une" lors du lancement, était celui des inégalités femmes-hommes, en lien avec la loi éponyme. Nous avions réalisé à cette occasion une sélection des données "genrées" disponibles sur le site, tant en termes d'éducation, de revenus que de démographie, ...

Les inégalités femmes-hommes c'était aussi l'un des sujets proposés aux participants de l'Open Data Camp qui s'est déroulé fin novembre 2013.

Loïc Haÿ, de la Fonderie Ile de France nous a proposé une idée (apparemment) simple, issue de sa lecture du roman (bio)graphique de Catel sur Benoîte Groulte. Il y est question du nom attribué aux équipements locaux, par exemple les médiathèques ou encore les écoles.
Extrait de "Ainsi soit Benoîte Groult" par Catel, éditions GrassetLes élus, qui décident du nom attribué, peuvent ainsi rendre hommage à un personnage historique (Victor Hugo), fictif (La Fée Viviane) ou religieux (Sainte Anne). "Nos territoires ont-ils un sexe ?" demandait Loïc, en posant les bases d'une anthropotoponymie.

L'ambition était d'utiliser les données existantes, notamment celles sur les noms des voies et des rues (fichier Fantoir) pour mieux réveler des éventuelles différences de traitement entre les hommes et les femmes.

Autrement dit: est-ce que les grandes avenues portent des noms d'hommes illustres et les impasses des noms féminins ? Nous étions d'autant plus intéressés par le projet qu'il illustrait bien la valeur de réutilisation des données. Le Fantoir n'a pas vocation à mesurer les inégalités femmes-hommes. Mais tant mieux s'il permet de mettre en lumière aussi cela... C'est aussi pour cela qu'il ne faut pas préjuger des usages avant d'ouvrir une donnée !

Les difficultés techniques furent nombreuses, mais le soir du premier Open Data Camp, Loïc et l'équipe qu'il avait constitué a pu présenter une première maquette, une carte genrée des rues de Rennes. Ce n'était encore qu'un prototype, mais il a notamment attiré l'attention d'une journaliste de Slate.fr. L'histoire ne s'arrête pas là.
Gaëtan Lavenu (Esri France) a "remixé" l'idée initiale pour réaliser Patronymap, une application qui vous permet de visualiser la répartition des rues portant des noms de célébrités sur l'ensemble du territoire français.

Plus récemment, nous avons repéré sur Twitter la réalisation d'Antoine Courtin, qui représente visuellement la répartition hommes-femmes dans les noms des collèges et lycées de France, ou encore le projet international GenderGapGrader...

A l'aide des données ouvertes, il devient possible de "factualiser" un problème, de le rendre visible ou encore de l'aborder sous un angle différent.

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