République
Française
Publié le 9 janvier 2025
Quelles sont les bonnes pratiques françaises mises en avant ? Comment pouvons-nous aller encore plus loin ?
La France confirme sa position de leader européen en matière d’open data en conservant pour la 4e année consécutive sa première place au classement open data établi par la Commission européenne. Dans la dernière et dixième édition de l’Open Data Maturity Report, le pays se place ainsi devant la Pologne et les 33 autres pays européens examinés (pays issus de l’Union européenne, de l’Association européenne de libre-échange et pays candidats) et est qualifié de “trendsetter”.
Depuis 2015, l’Open Data Maturity Report documente et rend compte de l’état d’avancement des pays européens en matière d’ouverture des données selon 4 dimensions :
Cette méthodologie évolue continuellement pour s’adapter et prendre en compte l’évolution des enjeux en matière d’open data.
Le rapport, rédigé chaque année dans le but de faire progresser l’ouverture et la réutilisation des données en Europe, propose également une synthèse des meilleures pratiques observées, parmi lesquelles figurent de nombreux exemples français, ainsi que des recommandations par niveau de maturité.
Quelles sont les bonnes pratiques françaises mises en avant ? Comment pouvons-nous aller encore plus loin ? Cet article vous propose de revenir sur la performance de la France comme décrite dans le rapport.
La politique de la donnée ambitieuse, la gouvernance robuste, l’important volet communautaire du portail national data.gouv.fr et l’accent mis sur l’appropriation des données par toutes et tous ont déjà été largement mis à l’honneur dans les précédentes éditions de l’Open Data Maturity Report. Si le classement 2024 revient sur certaines de ces réussites françaises, il s’attarde également sur de nouveaux aspects de notre politique open data.
La démarche d’ouverture en France met particulièrement l’accent sur les échanges au sein de la communauté, entre producteurs et réutilisateurs de données, permettant aux premiers de mieux comprendre les usages faits de leurs données et d’en améliorer la qualité et aux seconds d’expliciter leurs besoins. Les nouvelles ouvertures et l’amélioration de la qualité des données sont ainsi envisagées au regard des demandes des réutilisateurs, qui peuvent maintenant être formulées et suivies de manière transparente sur forum.data.gouv.fr.
Pour appuyer la montée en qualité et la publication des données en open data, de nombreuses ressources méthodologiques et techniques ont été développées et mises à la disposition des producteurs de données :
En France, une méthodologie pour mesurer l’impact de l’open data a été développée, en lien avec les travaux menés actuellement par data.europa.eu (The Use Case Observatory, Indicators for an open data impact assessment). Il s’agit alors de conduire une analyse de l’usage des données par niveau (données brutes elles-mêmes, utilisations directes des données, utilisations indirectes des données, externalités) à partir de métriques de la plateforme data.gouv.fr et de cas d’usage de données ouvertes. Cette méthodologie a été mobilisée dans une étude d’impact récemment présentée dans une série d’articles (Comment définir l’impact de l’open data ? ; Quel est l’impact des données ouvertes sur l’action publique ? ; Quel est l’impact des données ouvertes sur l’environnement ? ; Quel est l’impact social des données ouvertes ? ; Quel est l’impact économique des données ouvertes ? ; Comment mesurer l’impact des données ouvertes ?).
L’Open Data Maturity Report établit une liste de recommandations pour chaque groupe de pays classés par niveau de maturité : les « débutants », les « suiveurs », les « pays en accélération » et les « trendsetters ».
Parmi les axes de travail formulés pour les « trendsetters », beaucoup s’avèrent pertinents dans le contexte français, notamment :
En France, les efforts pour engager la communauté open data sont nombreux : animation d’espaces d’échanges entre producteurs et réutilisateurs (forum.data.gouv.fr), organisation de webinaires et d’événements de rencontre (Hackathon Données Ouvertes Météo-France), partenariats avec des programmes de valorisation de données (Open Data University), mise à disposition de ressources pédagogiques sur la réutilisation de données (defis.data.gouv.fr), etc.
Ces efforts doivent être poursuivis et amplifiés, notamment :
Selon le règlement d’exécution (2023/138) adopté par la Commission européenne en décembre 2022, l’ensemble des données de forte valeur (à fort potentiel pour la société, l’environnement et l’économie) devaient être mis à disposition gratuitement en vue de leur réutilisation pour juin 2024. A ce jour, en France, 85% des données listées dans le règlement sont disponibles selon les conditions énoncées et un tableau de suivi est consultable sur ouverture.data.gouv.fr. La priorité doit ainsi être donnée à la publication de ces données, mais également à la promotion de leur réutilisation et à l’analyse de leur impact.
D’autres points d’amélioration ont été formulés, notamment sur le développement de la prévisualisation des données géographiques, chantier auquel l’équipe de data.gouv.fr va s’atteler.
Cette distinction est le fruit d’un travail mené par toute la communauté, que nous tenons à remercier et féliciter. Nous vous invitons à poursuivre cette belle dynamique et, si vous ne l’avez pas encore fait, à nous rejoindre en publiant des données ou des réutilisations sur data.gouv.fr !