Insee Analyses Bourgogne-Franche-ComtéRisque d’inondation par débordement de cours d’eau en Bourgogne‑Franche‑Comté : le risque sur l’appareil productif est deux fois plus élevé que celui sur la population

Mélanie Chassard, Jean-François Louis (Insee)

La région Bourgogne‑Franche‑Comté, sillonnée par de nombreux cours d’eau, est exposée au risque d’inondation. La zone de débordement de ses cours d’eau quadrille tout le territoire, si bien que la quasi-totalité des intercommunalités de la région sont concernées. Au cœur de la région, au confluent du Doubs et de la Saône, la zone à risque est très étendue et recouvre plus du tiers de la surface de plusieurs intercommunalités.

En cas de crue, 8 % de la population régionale et 16 % de l’emploi salarié seraient directement menacés. Les personnes âgées ou vivant sous le seuil de pauvreté, proportionnellement plus nombreuses au sein des zones à risques que dans les zones épargnées par les crues, requièrent la plus grande vigilance, tout comme les 20 500 écoliers exposés au risque d’inondation dans leur école. Par ailleurs, l’appareil productif largement implanté près des cours d’eau rassemble environ 90 000 emplois.

Au sein de la région, le degré d’exposition et la nature du risque diffèrent selon les territoires. Sept grandes villes font l’objet d’un suivi spécifique car elles concentrent une part importante de la population et de l’appareil productif potentiellement menacés. Mais le risque existe aussi en dehors de ces grands pôles, dans d’autres villes comme Besançon ou Sens, où le nombre de personnes et d’emplois exposés, même s’il est moindre, reste élevé. Dans certains pôles d’emploi locaux comme Joigny ou Gray, les emplois et l’appareil productif tournés vers l’industrie sont plus particulièrement menacés.

Insee Analyses Bourgogne-Franche-Comté
No 78
Paru le :Paru le02/11/2020
Mélanie Chassard, Jean-François Louis (Insee)
Insee Analyses Bourgogne-Franche-Comté No 78- Novembre 2020

Les changements climatiques qui se produisent à travers le monde exacerbent les phénomènes météorologiques et accroissent le risque de catastrophes naturelles. En France, cette évolution concerne des risques de natures très diverses, tels que des tempêtes, des feux de forêt ou des crues majeures. Le risque d’inondation par débordement de cours d’eau fait partie de ces évènements naturels qui menacent la Bourgogne‑Franche‑Comté. La région est en effet sillonnée par huit grands cours d’eau que sont l’Ain, l’Allier, le Doubs, la Loire, l’Ognon, la Saône, la Seine et l’Yonne qui, avec leurs affluents, quadrillent tout le territoire (figure 1).

Figure 1Huit principaux cours d’eau sillonnent la région Bourgogne‑Franche‑ComtéZones inondables par débordement de cours d’eau en Bourgogne‑Franche‑Comté

  • Source : Insee, zonage Dreal

107 intercommunalités concernées sur 119

Ensemble, ces grands cours d’eau, leurs affluents et leur zone de débordement couvrent environ 6 % de la surface régionale et traversent la moitié des communes ; 107 intercommunalités sur les 119 que compte la région sont concernées. Ainsi, la plupart des collectivités territoriales de Bourgogne‑Franche‑Comté sont exposées, à des degrés divers, au risque d’inondation. En cas de crue, le débordement des différents cours d’eau menace aussi bien les infrastructures et la population que les emplois et l’appareil productif local. Entre 2008 et 2018, quelques 5 000 habitations, maisons, appartements, locaux commerciaux ou industriels, ont été construits en zone inondable, soit 6 % du bâti construit sur cette période. Depuis 2018, les collectivités ont la charge de la prévention des inondations. Les données précises présentées permettent d’orienter la politique publique, en particulier sur ces territoires exposés.

En 2017, 216 300 personnes résident en Bourgogne‑Franche‑Comté dans une zone exposée au risque d’inondation par débordement de cours d’eau, soit 7,7 % de la population régionale (figure 2). Face au risque de crue, certaines populations paraissent plus vulnérables et doivent faire l’objet d’une vigilance accrue. Les personnes âgées notamment, dont la mobilité et l’état de santé peuvent être précaires, sont naturellement davantage exposées. Elles sont près de 27 000 à vivre dans une habitation menacée. Dans certains départements comme le Doubs, la Nièvre et surtout la Haute-Saône, les personnes âgées de plus de 75 ans sont en proportion plus nombreuses au bord des cours d’eau que dans des zones épargnées par les crues.

Les populations qui vivent sous le seuil de pauvreté sont également particulièrement vulnérables en cas de sinistre. Dans la région, environ 32 000 personnes vivant sous le seuil de pauvreté sont exposées au risque inondation. Le taux de pauvreté dans les territoires inondables de Bourgogne‑Franche‑Comté atteint ainsi 14,8 %. Il est bien plus élevé que dans le reste du territoire (12,4 %). Ce constat se vérifie dans tous les départements.

Les 25 000 jeunes âgés de moins de 12 ans qui habitent en zone inondable font aussi l’objet d’une vigilance particulière. Ils résident moins souvent dans ces zones que les personnes âgées, mais sont parfois exposés à double titre, sur leur lieu de résidence et sur le lieu de scolarisation.

Figure 2216 300 personnes résident dans une zone exposée au risque d’inondation en Bourgogne‑Franche‑ComtéCaractéristiques des zones inondables (ZI) selon les départements

216 300 personnes résident dans une zone exposée au risque d’inondation en Bourgogne‑Franche‑Comté
Population en zones inondables (ZI) Part de la population en ZI (en %) Part de personnes très vulnérables* parmi la population résidant en ZI (en %) Nombre d’écoliers scolarisés en ZI Nombre de collégiens et lycéens scolarisés en ZI Effectifs salariés employés en ZI Part des effectifs salariés en ZI (en %) Richesse dégagée par les établissements implantés en ZI (en M€) Part de la richesse dégagée par des établissements en ZI (en %)
Côte‑d’Or 46 100 8,8 2,2 4 700 2 000 9 100 7,3 602 7,6
Doubs 40 500 7,5 3,3 4 700 5 200 26 400 22,6 1 957 25,8
Jura 13 900 5,3 2,9 1 200 800 2 800 5,4 150 4,6
Nièvre 24 100 11,7 4,8 1 800 1 500 8 600 24,0 426 21,7
Haute‑Saône 11 800 5,0 4,3 2 000 1 600 4 900 12,4 246 10,7
Saône‑et‑Loire 46 800 8,5 5,3 4 200 5 600 28 100 24,6 1 667 24,3
Yonne 21 300 6,3 3,1 1 000 0 7 500 11,9 452 12,1
Territoire de Belfort 12 000 8,7 3,3 900 1 400 3 100 10,7 165 9,1
Bourgogne‑Franche‑Comté 216 300 7,7 3,7 20 500 18 100 90 600 15,7 5 664 16,0
  • Note : (*) personnes présentant un âge qui expose davantage au risque, moins de 12 ans ou 75 ans et plus, et vivant sous le seuil de pauvreté
  • Source : Insee, Fideli, fichiers de la DEPP, Sirene géolocalisé, Fichier Économique Enrichi, 2017

Près de 250 établissements scolaires en zone inondable

De nombreux établissements scolaires sont implantés dans les zones à risque. Dans la région, 216 écoles et 41 établissements du second degré sont ainsi menacés. Pour ceux-ci, une prévention et une gestion particulière sont requises. Au total, ces établissements accueillent près de 20 500 écoliers et 18 000 collégiens et lycéens, soit 8 % de la population scolaire régionale. La Saône-et-Loire et le Doubs concentrent à eux deux plus de la moitié des effectifs scolarisés en zone inondable.

Le risque sur l’appareil productif est deux fois plus élevé que celui sur la population

Si le risque sur la population est avéré, celui sur l’emploi l’est encore davantage. En 2017, près de 19 000 établissements employeurs sont exposés au risque de crue. Ils rassemblent 90 000 emplois, soit 16 % de l’emploi salarié de la région. L’emploi salarié est ainsi deux fois plus exposé que la population, pour des raisons historiques notamment. En effet, les établissements industriels qui sont très présents dans la région et nécessitent beaucoup de main-d’œuvre, se sont souvent implantés le long des cours d’eau, ressource indispensable au bon fonctionnement de leur activité. Les inondations ont ainsi potentiellement un impact très important sur l’économie régionale. Les établissements implantés dans les zones inondables, susceptibles de devoir stopper leur activité en cas de sinistre, ont dégagé près de 5,7 milliards d’euros de richesse en 2017, soit 16 % de la richesse dégagée annuellement dans la région. Le coût du sinistre induit par les inondations, est aussi élevé pour les communes et leurs habitants. Pour plus de 250 communes, le coût des inondations répertorié auprès des assurances depuis 1982 au titre des catastrophes naturelles s’élèverait à plus 100 000 € par commune et pour 60 d’entre elles à plus 500 000 €.

À l’intérieur de la région, les territoires exposés au risque d’inondation sont de nature très variée. Sept grandes villes densément peuplées sont menacées par des crues et font déjà l’objet d’une politique de prévention ciblée. Auxerre, Belfort, Chalon-sur-Saône, Dijon, Mâcon, Montbéliard, Nevers et leurs communes alentour sont ainsi reconnues comme des Territoires à risque important (TRI), eu égard au nombre élevé d’habitants et d’emplois menacés qui sont concentrés dans ces pôles urbains (encadré). Si les enjeux en termes économiques sont élevés dans ces grands pôles, ils ne sont toutefois pas les seuls concernés par le risque d’inondation. 60 % de la population et 44 % de l’emploi exposés au risque d’inondation sont implantés en dehors de ces villes (figure encadré).

60 % de la population exposée vit en dehors des « villes à risque important »

Environ 130 000 habitants et 40 000 emplois exposés au risque d’inondation sont en effet répartis sur tout le reste du territoire régional. Dans les intercommunalités concernées, les zones inondables sont moins densément peuplées, mais les territoires d’intervention en cas de crue, plus étendus. Ainsi, le risque y est généralement plus dilué qu’en milieu urbain, mais les enjeux y sont tout aussi importants. Dans ces zones plus rurales, les populations concernées sont davantage vulnérables qu’en milieu urbain, cumulant population plus âgée et pauvreté. Parmi les intercommunalités les plus exposées, 26 EPCI se distinguent par leur niveau plus élevé d’exposition au risque (figure 3 & Méthodes). Ces territoires se situent le plus souvent au cœur de la région, du Val de Saône jusqu’à la Bresse, menacés par les crues du Doubs et surtout de la Saône et de ses affluents. Les autres intercommunalités très exposées se situent sur les rives de la Loire dans la Nièvre, en Saône-et-Loire et dans l’Yonne, sur les rives de la rivière du même nom. D’un territoire à l’autre, le risque encouru peut être de nature très variable. Il peut être élevé pour des raisons de densité, parce que le nombre d’habitants menacés sur leur lieu de résidence est élevé, ou que la population exposée, plus faible soit-elle, est particulièrement vulnérable. Dans d’autres cas ce sont surtout les emplois qui sont menacés, certains territoires pouvant cumuler plusieurs de ces critères.

Figure 326 intercommunalités particulièrement exposées Niveau de risque de la zone de crue sur la population et l’emploi des intercommunalités de Bourgogne‑Franche‑Comté*

26 intercommunalités particulièrement exposées
EPCI Niveau de risque
CA Beaune, Côte et Sud - Communauté Beaune-Chagny-Nolay élevé
CA de Vesoul élevé
CA du Grand Besançon élevé
CA du Grand Sénonais élevé
CA Pays de Montbéliard Agglomération élevé
CC Auxonne Pontailler Val de Saône élevé
CC Bazois Loire Morvan élevé
CC Bresse Haute Seille élevé
CC Bresse Louhannaise Intercom' élevé
CC de l'Agglomération Migennoise élevé
CC de la Plaine Dijonnaise élevé
CC de la Plaine Jurassienne élevé
CC des Hauts du Val de Saône élevé
CC des Vosges du Sud élevé
CC du Doubs Baumois élevé
CC du Grand Pontarlier élevé
CC du Jovinien élevé
CC du Val de Morteau élevé
CC Haut Nivernais-Val d'Yonne élevé
CC Le Grand Charolais élevé
CC Loire, Vignobles et Nohain élevé
CC Rives de Saône élevé
CC Saône Doubs Bresse élevé
CC Sud Nivernais élevé
CC Val de Gray élevé
CU Le Creusot Montceau-les-Mines élevé
CA de l'Auxerrois moyen
CA du Grand Dole moyen
CA ECLA (Espace Communautaire Lons Agglomération) moyen
CA Le Grand Chalon moyen
CA Mâconnais Beaujolais Agglomération moyen
CC Amognes Coeur du Nivernais moyen
CC Arbois, Poligny, Salins, Coeur du Jura moyen
CC Chablis, Villages et Terroirs moyen
CC de l'Aillantais moyen
CC de la Haute Comté moyen
CC de Marcigny moyen
CC de Puisaye-Forterre moyen
CC de Saulieu moyen
CC des Combes moyen
CC des Deux Vallées Vertes moyen
CC des Lacs et Montagnes du Haut-Doubs moyen
CC des Quatre Rivières moyen
CC des Vallées de la Tille et de l'Ignon moyen
CC du Clunisois moyen
CC du Montbardois moyen
CC du Nivernais Bourbonnais moyen
CC du Pays Châtillonnais moyen
CC du Pays d'Alésia et de la Seine moyen
CC du Pays de Lure moyen
CC du Pays de Montbozon et du Chanois moyen
CC du Pays de Villersexel moyen
CC du Plateau de Frasne et du Val de Drugeon (CFD) moyen
CC du Sud Territoire moyen
CC du Val d'Amour moyen
CC du Val Marnaysien moyen
CC Haut-Jura Saint-Claude moyen
CC Jura Nord moyen
CC La Clayette Chauffailles en Brionnais moyen
CC Le Tonnerrois en Bourgogne moyen
CC Loire et Allier moyen
CC Loue-Lison moyen
CC Mâconnais - Tournugeois moyen
CC Norge et Tille moyen
CC Ouche et Montagne moyen
CC Rahin et Chérimont moyen
CC Serein et Armance moyen
CC Tannay-Brinon-Corbigny moyen
CC Terres de Saône moyen
CA de Nevers faible
CA Grand Belfort faible
CC Altitude 800 faible
CC Avallon, Vézelay, Morvan faible
CC Bresse Nord Intercom faible
CC Bresse Revermont 71 faible
CC de Gevrey-Chambertin et de Nuits-Saint-Georges faible
CC de la Région d'Orgelet faible
CC de la Vanne et du Pays d'Othe faible
CC de Montbenoît faible
CC de Pouilly-en-Auxois/Bligny-sur-Ouche faible
CC des 1000 étangs faible
CC des Portes du Haut-Doubs faible
CC des Terres d'Auxois faible
CC du Canton de Semur-en-Brionnais faible
CC du Grand Autunois Morvan faible
CC du Pays Arnay Liernais faible
CC du Pays d'Héricourt faible
CC du Pays de Luxeuil faible
CC du Pays de Maîche faible
CC du Pays de Sancey-Belleherbe faible
CC du Pays Riolais faible
CC du Serein faible
CC du Triangle Vert faible
CC Entre Arroux, Loire et Somme faible
CC Entre Saône et Grosne faible
CC Forêts, Seine et Suzon faible
CC Jura Sud faible
CC Les Bertranges faible
CC Mirebellois et Fontenois faible
CC Morvan Sommets et Grands Lacs faible
CC Porte du Jura faible
CC Saint Cyr Mère Boitier entre Charolais et Mâconnais faible
CC Sud Côte Chalonnaise faible
CC Terres de Bresse faible
CC Tille et Venelle faible
CC Yonne Nord faible
Dijon Métropole faible
CA Moulins Communauté non concerné
CC Champagnole Nozeroy Jura non concerné
CC de la Cléry, du Betz et de l'Ouanne non concerné
CC de la Station des Rousses-Haut Jura non concerné
CC des Monts de Gy non concerné
CC des Savoir-Faire non concerné
CC du Gâtinais en Bourgogne non concerné
CC du Haut-Jura - ARCADE non concerné
CC du Pays des Lacs non concerné
CC du Plateau de Russey non concerné
CC La Grandvallière non concerné
CC Petite Montagne non concerné
  • Note : * voir onglet documentation
  • Source : Insee, Fideli, Sirene géolocalisé, fichiers de la DEPP, 2017

Figure 326 intercommunalités particulièrement exposées Niveau de risque de la zone de crue sur la population et l’emploi des intercommunalités de Bourgogne‑Franche‑Comté*

  • Note : * voir onglet documentation
  • Source : Insee, Fideli, Sirene géolocalisé, fichiers de la DEPP, 2017

Un risque plus important dans les agglomérations en raison de leur densité de population et d’emploi

Dans certaines intercommunalités, le facteur de risque principal est le grand nombre de personnes exposées, que ce soit sur leur lieu d’habitation, de travail ou de scolarisation. C’est le cas notamment de toutes les intercommunalités qui comptent une ville densément peuplée implantée au bord d’un cours d’eau. Ainsi dans les intercommunalités de Morteau, Vesoul, Pontarlier, mais surtout de Beaune, Sens et Besançon, le nombre de personnes menacées sur leur lieu de résidence, de travail ou de scolarisation est élevé et concentré sur une zone urbaine peu étendue. Ainsi, près de 3 800 habitants de la commune de Sens sont exposés au risque d’inondation et 2 800 à Pontarlier. Près de 2 000 emplois sont exposés au risque d’inondation à Montceau-les-Mines. À Besançon, le nombre d’habitants exposés est équivalent au nombre d’emplois (3 700). Dans ces territoires plus urbains, la population est plus jeune et le nombre d’enfants qui étudient en zone inondable élevé. À Vesoul et à Pontarlier, près de 1 000 enfants sont scolarisés dans un établissement implanté en zone inondable, 2 800 dans la commune de Besançon.

Au confluent de la Saône et du Doubs, une zone de débordement qui recouvre un tiers de la surface des EPCI concernés

Pour certaines intercommunalités, le facteur de risque est directement lié à l’étendue de la surface inondable, comme c’est le cas des territoires situés au cœur de la région au confluent de la Saône et du Doubs. Ainsi pour les EPCI d’Auxonne, Genlis, Brazey-en-Plaine, Chaussin et de Saint-Martin-en-Bresse, la zone de débordement de cours d’eau recouvre en moyenne le tiers du territoire. Pour ces intercommunalités peu densément peuplées, le facteur de risque principal est la proportion très élevée de personnes en danger dispersées sur tout le territoire, et ce pour tous les types de public : habitants, actifs et élèves.

Des intercommunalités industrielles dont l’emploi salarié est particulièrement exposé

Dans les intercommunalités de Gray, Jussey, Joigny, Clamecy, Luzy et de Montbéliard (hors communes de Montbéliard faisant partie du TRI), un tiers de l’emploi, souvent industriel, est particulièrement exposé au risque d’inondation (figure 4). Dans celle de Gray, avec plus de 2 000 emplois exercés en zone inondable, ce chiffre avoisine les 50 %. Dans ces territoires, la proportion de personnes habitant en zone inondable reste proche de la moyenne régionale, mais cette population est particulièrement vulnérable, car plus âgée et plus pauvre qu’ailleurs.

Figure 4L’emploi particulièrement exposé dans certains petits pôles d’emploi Nombre et part d’emplois salariés exposés au risque d’inondation selon les intercommunalités

L’emploi particulièrement exposé dans certains petits pôles d’emploi
EPCI Effectifs salariés en zone inondable Part des effectifs salariés en zone inondable (%)
CA Beaune, Côte et Sud - Communauté Beaune-Chagny-Nolay 3 311 22
CA de l'Auxerrois 58 3
CA de Nevers 0 0
CA de Vesoul 1 202 11
CA du Grand Besançon 4 206 9
CA du Grand Dole 1 001 8
CA du Grand Sénonais 1 944 13
CA ECLA (Espace Communautaire Lons Agglomération) 274 2
CA Grand Belfort 35 1
CA Le Grand Chalon 254 3
CA Mâconnais Beaujolais Agglomération 388 8
CA Pays de Montbéliard Agglomération 940 36
CC Altitude 800 1 0
CC Amognes Coeur du Nivernais 2 0
CC Arbois, Poligny, Salins, Coeur du Jura 227 5
CC Auxonne Pontailler Val de Saône 256 12
CC Avallon, Vézelay, Morvan 66 1
CC Bazois Loire Morvan 554 37
CC Bresse Haute Seille 863 32
CC Bresse Louhannaise Intercom' 1 557 26
CC Bresse Nord Intercom 20 3
CC Bresse Revermont 71 3 0
CC Chablis, Villages et Terroirs 134 6
CC de Gevrey-Chambertin et de Nuits-Saint-Georges 88 1
CC de l'Agglomération Migennoise 401 15
CC de l'Aillantais 67 10
CC de la Haute Comté 370 11
CC de la Plaine Dijonnaise 233 20
CC de la Plaine Jurassienne 114 21
CC de la Région d'Orgelet 0 0
CC de la Vanne et du Pays d'Othe 17 3
CC de Marcigny 225 26
CC de Montbenoît 34 7
CC de Pouilly-en-Auxois/Bligny-sur-Ouche 11 1
CC de Puisaye-Forterre 351 10
CC de Saulieu 3 0
CC des 1000 étangs 0 0
CC des Combes 34 5
CC des Deux Vallées Vertes 216 10
CC des Hauts du Val de Saône 460 33
CC des Lacs et Montagnes du Haut-Doubs 218 14
CC des Portes du Haut-Doubs 2 0
CC des Quatre Rivières 147 11
CC des Terres d'Auxois 105 4
CC des Vallées de la Tille et de l'Ignon 143 8
CC des Vosges du Sud 659 33
CC du Canton de Semur-en-Brionnais 19 5
CC du Clunisois 477 25
CC du Doubs Baumois 700 26
CC du Grand Autunois Morvan 91 2
CC du Grand Pontarlier 376 5
CC du Jovinien 1 560 40
CC du Montbardois 272 11
CC du Nivernais Bourbonnais 1 0
CC du Pays Arnay Liernais 7 1
CC du Pays Châtillonnais 157 6
CC du Pays d'Alésia et de la Seine 203 16
CC du Pays d'Héricourt 13 0
CC du Pays de Lure 331 9
CC du Pays de Luxeuil 4 0
CC du Pays de Maîche 46 2
CC du Pays de Montbozon et du Chanois 36 8
CC du Pays de Sancey-Belleherbe 22 5
CC du Pays de Villersexel 57 9
CC du Pays Riolais 17 1
CC du Plateau de Frasne et du Val de Drugeon (CFD) 1 0
CC du Serein 19 4
CC du Sud Territoire 201 6
CC du Triangle Vert 6 1
CC du Val d'Amour 116 11
CC du Val de Morteau 1 043 29
CC du Val Marnaysien 46 4
CC Entre Arroux, Loire et Somme 18 0
CC Entre Saône et Grosne 31 4
CC Forêts, Seine et Suzon 0 0
CC Haut Nivernais-Val d'Yonne 881 37
CC Haut-Jura Saint-Claude 121 3
CC Jura Nord 64 10
CC Jura Sud 15 1
CC La Clayette Chauffailles en Brionnais 368 15
CC Le Grand Charolais 802 12
CC Le Tonnerrois en Bourgogne 383 18
CC Les Bertranges 74 4
CC Loire et Allier 443 30
CC Loire, Vignobles et Nohain 1 062 24
CC Loue-Lison 415 12
CC Mâconnais - Tournugeois 222 8
CC Mirebellois et Fontenois 29 3
CC Morvan Sommets et Grands Lacs 0 0
CC Norge et Tille 89 8
CC Ouche et Montagne 78 7
CC Porte du Jura 0 0
CC Rahin et Chérimont 47 6
CC Rives de Saône 907 46
CC Saint Cyr Mère Boitier entre Charolais et Mâconnais 1 0
CC Saône Doubs Bresse 412 54
CC Serein et Armance 473 11
CC Sud Côte Chalonnaise 0 0
CC Sud Nivernais 1 039 30
CC Tannay-Brinon-Corbigny 51 5
CC Terres de Bresse 72 3
CC Terres de Saône 161 7
CC Tille et Venelle 1 0
CC Val de Gray 2 062 49
CC Yonne Nord 49 3
CU Le Creusot Montceau-les-Mines 2 162 11
Dijon Métropole 13 0
  • Source : Insee, Sirene géolocalisé 2017

Figure 4L’emploi particulièrement exposé dans certains petits pôles d’emploi Nombre et part d’emplois salariés exposés au risque d’inondation selon les intercommunalités

  • Source : Insee, Sirene géolocalisé 2017

Encadré 1 - 7 grandes villes, classées dans 6 « Territoires à risque important » (TRI) font l’objet d’un suivi spécifique

En Bourgogne‑Franche‑Comté, sept villes ont été identifiées comme très densément peuplées et très exposées au risque d’inondation. Une centaine de communes au total composent ces Territoires à risque important (TRI), les sept villes-centre auxquelles s’ajoutent les communes proches qui sont également exposées.

Ainsi, à Auxerre, Belfort, Chalon-sur-Saône, Dijon, Mâcon, Montbéliard et Nevers, 87 000 habitants résident en zone inondable, soit 40 % de la population exposée en Bourgogne‑Franche‑Comté. Caractéristique des zones urbaines, la population y est plus jeune, mais aussi plus pauvre. Dans ces villes, le taux de pauvreté en zone inondable avoisine les 16 % (soit 3,5 points de plus que la moyenne régionale). La population scolaire est aussi très concernée. Près de 15 000 enfants sont scolarisés dans une zone inondable, soit un élève sur dix.

Mais plus encore que la population, ces villes « à risque important » rassemblent l’emploi exposé. Les 51 000 emplois concernés regroupent plus de la moitié des emplois exposés dans la région. L’incidence économique des inondations sur ces grands pôles urbains est importante. La richesse dégagée par les établissements menacés s’élève en 2017 à 3,5 milliards d’euros.

Selon les villes, le profil de risque diffère toutefois. Le TRI Belfort - Montbéliard est celui où les habitants et les emplois exposés sont les plus nombreux. Les communes qui composent le territoire à risque, notamment Montbéliard, Sochaux, et Audincourt, regroupent à elles seules 20 000 habitants et 18 000 emplois salariés vulnérables. La présence de grands établissements industriels qui concentrent une large part de l’emploi y contribue fortement.

Tout comme Montbéliard, le TRI de Chalon-sur-Saône présente également un nombre élevé d’habitants et d’emplois exposés. La population scolaire y est aussi très exposée. 30 % des enfants scolarisés dans la ville étudient en zone inondable. Chalon-sur-Saône est aussi le territoire où la population exposée au risque d’inondation est la plus pauvre. Dans la zone inondable, un habitant sur quatre vit sous le seuil de pauvreté. On retrouve le même taux de pauvreté dans la zone inondable de Mâcon, ville dont l’emploi est davantage exposé que la population.

Le TRI de Dijon, tout comme celui de Belfort, se distinguent des autres territoires à risque par une moindre exposition de son appareil productif. Dans ces villes dont l’économie est plus tertiarisée, l’emploi est moins souvent implanté au bord des cours d’eau. En revanche, 16 000 personnes résident en zone inondable dans le TRI de Dijon, notamment dans les communes de Dijon, de Chevigny-Saint-Sauveur, d’Arc-sur-Tille, de Longvic. Toutefois, en Côte-d’Or, comme dans le département de l’Yonne, une part importante des personnes exposées au risque d’inondation résident ou travaillent en dehors des territoires à risque (figure encadré).

En Côte-d’Or, 16 000 habitants sont exposés au risque d’inondation dans la zone de Dijon, 30 000 en dehorsNombre d’habitants exposés au risque d’inondation selon les départements

En Côte-d’Or, 16 000 habitants sont exposés au risque d’inondation dans la zone de Dijon, 30 000 en dehors
ville en Territoire à risque important reste du département
Saône-et-Loire 26 400 20 400
Côte‑d’Or 16 100 29 900
Doubs 20 100 20 300
Nièvre 10 300 13 800
Yonne 5 200 16 100
Jura /// 13 900
Territoire de Belfort 8 700 3 300
Haute-Saône /// 11 800
  • Source : Insee, Fideli, Sirene géolocalisé, 2017

En Côte-d’Or, 16 000 habitants sont exposés au risque d’inondation dans la zone de Dijon, 30 000 en dehorsNombre d’habitants exposés au risque d’inondation selon les départements

  • Source : Insee, Fideli, Sirene géolocalisé, 2017

Encadré 2 - La politique de prévention des risques

Les différents territoires de la région qui sont exposés au risque d’inondation font l’objet d’un suivi particulier. La prévention s’appuie sur une politique partenariale à tous les échelons. La priorité consiste à s’adapter aux phénomènes pour réduire autant que faire se peut leurs conséquences.

Les services de l’État utilisent leur connaissance des risques d’inondation pour réglementer l’urbanisme via la réalisation de PPRi (Plan de prévention des risques d’inondation). Les collectivités locales intègrent les PPRi dans leurs documents d’urbanisme maîtrisant ainsi le développement de l’habitat dans les zones à risque. Depuis le 1er janvier 2018, les intercommunalités ont la compétence de la gestion des milieux aquatiques et de la prévention des inondations (Gemapi). Cette compétence permet d’assurer une continuité entre gestion de l’eau et prévention des inondations, donnant ainsi tous les leviers d’actions aux collectivités pour une gestion du territoire résiliente.

Pour aller plus loin, dans la réduction de la vulnérabilité, les collectivités se dotent de Programmes d’actions de prévention des inondations (PAPI). Ils permettent de mettre en œuvre, dans la durée, une stratégie de prévention des inondations, fondée à partir d’un diagnostic territorial sur le bassin versant concerné.

Le Fonds de prévention des risques naturels majeurs (FPRNM) est la principale source nationale de financement. Il est alimenté par un prélèvement sur les primes d’assurances relatives au régime des catastrophes naturelles. Il permet d’accompagner les collectivités dans leurs actions en matière de prévention des risques naturels.

L’organisation de la surveillance et de la prévision des crues des principaux cours d’eau est assurée par l’État avec le réseau Vigicrues.

Pour comprendre

La cartographie des zones inondables est issue des Plans de prévention des risques d’inondation (PPRi) et des Atlas des zones inondables (AZI) dont dispose la Dreal. Elle a été croisée avec plusieurs bases de données statistiques géolocalisées, telle que Fideli pour les estimations de population, Sirene pour les estimations d’emploi, Majic pour l’évolution du bâti.

Typologie des intercommunalités : le niveau de risque, faible, moyen ou élevé a été calculé sur le champ des intercommunalités, déduction faite des communes faisant partie d’un Territoire à risque important (TRI). Le score de chaque EPCI a été calculé en prenant en compte les effectifs et les parts de la population au lieu de résidence, des élèves au lieu de scolarisation et des emplois au lieu de travail.

La zone inondable étudiée est la crue de référence qui correspond à la plus forte crue connue, ou la crue centennale si celle-ci est supérieure.

Pour en savoir plus

Caray J., Insee, Terseur B., Dreal, « Un million d’habitants vivent en zone inondable », Insee Analyses Provence-Alpes-Côte d’Azur n° 65, Octobre 2018.

Retrouver plus d’informations sur la politique de prévention sur le site internet de la Ouvrir dans un nouvel ongletDREAL BFC

Retrouver plus de données sur les risques naturels sur Ouvrir dans un nouvel ongletl’Observatoire du Risque Inondation, de la Sécheresse et du Karst (ORISK)

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