Trackmedoc

L’équipe Trackmedoc a remporté le Hackathon Hackmedic organisé par la CNAMTS

En ouvrant les données de remboursement des médicaments et en organisant le Hackathon HackMedic, la CNAMTS nous a lancé un double défi :

Defi 1 Contribuer concrétement au bon usage du médicament

Defi 2 Valoriser les données Open Medic, démontrer leur intéret médical

Il manque dans les données Open Medic extraites du SNIIRAM les diagnostics médicaux ayant motivé les prescriptions. Le SNIIRAM a été constitué avec des données issues du remboursement des soins.

Les Bases de Données de Médicaments agrées par la HAS sont conçues pour l’aide à la prescription dans les LAP. Nous proposons une innovation disruptive en les détournant de leur usage initialement prévu.

D’une part pour remonter du médicament à l’indication, le motif qui a guidé le choix du prescripteur. En retrouvant rétrospectivement le diagnostic à partir du médicament dispensé, nous donnons du sens médical aux masses de données de remboursements.

D’autre part pour comparer sur des critères indépendant et objectifs les choix qui s’offrent au prescripteur pour chaque indication médicamenteuse. L’analyse comparative des médicaments est un sujet hautement sensible. La certification de la base par la HAS garantit une stricte neutralité des critères Elle permet de se soustraire à l’influence de l’industrie pharmaceutique.

Nous présentons à l’utilisateur un tableau comparatif synthétisant les données issues des BDM, celles issues d’Open Medic et les données de son activité personnelle.

La médecine moderne a connu une révolution grâce à la médecine expérimentale, basée sur les sciences biologiques et l’Evidence-Based Medicine traduits en algorithmes dans les recommandations et sur le poste de travail du médecin.

C’est Hippocrate de Cos, il y a 2500 ans qui nous légué l’expression art médical. l’art médical est-il menacé par la normalisation ? la médecine de déshumanisation ?

Au delà de l’algorithme mis en oeuvre, le projet que nous défendons traite d’un sujet humaniste, l’art médical. Il y a certes, les données acquises de la science, mais tout l’art du médecin consiste à adapter la science médicale à la personne de chacun de ses patients. Le médecin est confronté à la question du bon usage du médicament face à chaque situation.

Pour prescrire, la loi impose au médecin l’usage du LAP. Un LAP est un logiciel d’aide à la prescription s’appuyant sur une Base de données de Médicaments, tous 2 certifiés par la HAS. Ici les mots ont leur importance : le LAP Aide à la prescription, mais c’est le médecin qui reste le seul décideur de la prescription.

En d’autres termes, nous nous interrogeons ici sur la place de la subjectivité du médecin dans le choix de prescription. Ce thème ambitieux nous conduit à poser les questions suivantes :

• qu’est-ce qu’une bonne prescription ?
• qu’est-ce qu’un bon usage des médicaments à la disposition du médecin ?
• est-il possible d’améliorer les pratiques de prescription des médecins ?

Dans ce contexte, La prescription s’est-elle standardisée ou subsiste-il une large part de variabilité individuelle résultant du libre-arbitre de chaque médecin ?

Open Medic est une référence à laquelle on peut comparer chaque pratique personnelle de prescription pour répondre à cette question.

Notre méthode permet une analyse automatisée des médicaments remboursés, ce qui la rend générique et exhaustive.

Chaque médecin peut ainsi confronter ses habitudes à l’expertise collective de ses pairs.

Il le fait concrètement en s’appuyant sur une comparaison entre sa prescription personnelle et celle de ses pairs ; ceux qui exercent dans la même discipline ou bien les spécialistes de la maladie sur laquelle le médecin s’interroge. Nous proposons également un forum d’échange confraternel et de partage d’expérience, appuyé par des informations de référence sur le médicament présentées contextuellement.

Un DPC innovant

Notre cible est le médecin, un être humain âgé en moyenne de 52 ans dont les habitudes de prescriptions sont solidement ancrées.

Dans une démarche mêlant Développement Professionnel Continu (DPC) et Evaluation des Pratiques Professionnelles (EPP), nous utilisons les données Open Medic pour aider chaque prescripteur à prendre du recul sur sa pratique.
Nous avons développé un site web préfigurateur, www.trackmedoc.fr Ce site met en œuvre notre technologie, en combinant les données Open Medic, les Bases de Données de Médicaments Thesorimed et Vidal et les fichiers de prescription individuelle d’un échantillon de 100 médecins généralistes ou spécialistes extrait du SNIIRAM spécialement pour nous par la CNAMTS dans le cadre de Hackmedic.

Du concept au produit

Nos premiers résultats sont très encourageants, nous constatons qu’en moyenne chaque médecin de l’échantillon n’utilise qu’une faible partie de l’offre de médicaments disponible, mais surtout que chaque médecin prend différemment en charge une même pathologie. Le questionnement et le débat confraternel des utilisateurs s’annonce comme fructueux, et aboutira certainement à une amélioration de l’usage du médicament par chacun de nos utilisateurs.

Nous avons poussé plus loin l’étude de faisabilité technique, juridique et entrepreneuriale de notre projet qui est maintenant en ordre de marche. Notre projet apporte la démonstration de l’utilité médicale des données Open Medic, pour un meilleur usage du médicament. Plus généralement, notre équipe est heureuse de vous proposer un cas d’usage concret, éthique et consensuel illustrant l’intérêt de la démarche d’ouverture des données publiques de santé. C’est notre contribution pratique au débat sur le partage des données de santé.

L’équipe Trackmedoc
Roxane l’Héoté, 22 ans Graphiste,
Julien d’Eurveilher, 24 ans, Ingénieur
Marc Bernot, 38 ans, Mathématicien
Paul Mandelbrojt, 56 ans, Médecin